(Article actualisé le 19/01/2025)
Face à la pléthore d’informations distillées par la banque au fil du temps et parfois à la lecture d’articles de presse plus ou moins alarmants, ou d’autres lus sur un site tel que le nôtre, le détenteur lambda se demande régulièrement ce qu’il peut faire. Nous tentons ici d’éclairer sa lanterne.
Face à la décision imposée par la banque à ses actionnaires d’une cotation sur le MTF, avec fixation catastrophique du prix, vous n’avez me semble-t-il que six choix.
Si vous souhaitez rejoindre notre action collective, allez directement au point 7 ci-dessous !
1. Vendre via le MTF
Puisque vous savez maintenant comment ça se passe, vous devrez passer sous les fourches caudines de l’enregistrement et de la création d’un compte, avec tout ce que ça implique (et je ne vais pas revenir là-dessus) mais, avancée significative, vous pourrez choisir librement de vendre ou non vos certificats (cette expression est de Triodos). Ce sera au cours (ridicule) fixé par le MTF sur Captin, à moins que vous n’ayez trouvé un gogo à qui vendre vos parts de gré à gré. Sur le MTF, il est possible que vous ne puissiez pas vendre directement et deviez attendre une autre tour d’enchère.
Pourquoi vendre via le MTF ?
Parce que vous vous dites que c’est mieux de liquider tout ça, parce que franchement, vous préférez en terminer avec tout ce bazar auquel vous n’avez plus rien compris. Et de toute façon, vous estimez ne pas avoir suffisamment de certificats pour que ça vaille la peine d’aller dépenser encore plus de sous en justice. Et vous n’allez pas attendre la mise ne place de la cotation sur Euronext, qui serait plus facile d’accès, mais rien n’est encore sûr (voir point 2).
Malgré que vous ayez le ferme sentiment de vous être fait avoir, et par une banque éthique, en plus, vous validez implicitement les décisions de Triodos. Éventuellement, mais ce n’est pas sûr, vous retirez vos billes de la banque, parce que vous êtes dégoûté. Avec un peu de chance, la banque vous appelle pour vous faire changer d’avis car vous êtes important pour elle. Avec un peu de chance, vous changez d’avis.
Notez qu’avant la vente, je vous conseille d’envoyer à la banque un courrier de conservation du droit d’ester en justice. Plus d’infos via l’onglet “Dossiers / vos droits après vente”.
2. Vendre via Euronext
Il est évidemment trop pour savoir exactement comme la chose se passera et quelle sera l’évolution du cours. En tout, vous vous dites que ce sera plus facile d’accès que via le MTF, et vous avez bien raison. Ce sera peut-être même moins cher, et en plus, si vous n’êtes pas Hollandais, cela vous évitera la tracasseries liées à la déclaration d’un compte à l’étranger. Et via votre compte-titres bancaire, vous pourrez effectuer des consultation de situation et des transactions beaucoup plus facilement. Sans compter que vous n’aurez plus l’aspect aléatoire et hebdomadaire du MTF. Tout cela est exact.
Evidemment, Euronext aura de fortes chances d’amener plus de volatilité, plus de spéculation et ne sera pas forcément un gage d’augmentation du cours. Vous avez lu les valorisations à 30 € proposées par des revues financières, la cotation autour de ce prix sur le MTF et les promesses de Triodos de soutenir le cours. Néanmoins, quand vous faites la balance avec l’importance de soutenir une banque éthique, vous vous dites que ça vaut le coup d’essayer et qu’on a vu le cours de start-ups grimper en flèche les premiers jours de cotation. Même si Triodos est loin d’être une start-up, vous êtes optimiste par nature. C’est bien, il faut des gens comme vous en bourse.
3. Attendre
Vous estimez que la Banque Triodos vous donne des informations correctes et vous n’avez aucune raison de mettre en doute sa parole lorsqu’elle dit que le cours se stabilisera, même si ça prendra sans doute du temps. Il est d’ailleurs vrai que le graphique de cours sur le MTF depuis un an démontre la pertinence de l’argument de la stabilisation. Vous avez réussi à savoir ce que ça veut dire et vous vous dites que les dividendes vont combler les pertes potentielles petit à petit. De plus, vous n’aimez pas tenir compte de l’inflation dans vos calculs de rendement car seule l’éthique compte. Vous estimez d’ailleurs sur cette base que le cours sur Euronext va remonter à 90 € au moins, en oubliant que la banque elle-même a stipulé qu’une dépréciation de 30 % des valeurs bancaires cotées était normale. Bref, vous avez le temps, et vos futurs héritiers aussi. Je dis : bravo !
4. Discuter
Vous clamez votre colère, votre déception, votre incompréhension, votre désolation, votre acrimonie en laissant bien de côté toute alacrité. Et vous décidez d’en faire part à Triodos : ils vont voir ce qu’ils vont voir ! Lorsque vous lui faites part de votre énervement bien compréhensible et de vos pertes financières, la banque est toute transie, ne sait plus ou se mettre, mais prend du temps (si vous lui avez téléphoné le matin) pour vous expliquer pourquoi vous avez tort, d’une manière générale. Vous pouvez même consulter ses FAQ sur son site internet et vous renseigner auprès de Captin. Quoi qu’il en soit, la banque vous invite à discuter. Vous pouvez lui faire part de vos problèmes et elle va tenter de trouver des solutions avec vous, pour autant qu’il ne s’agisse pas de solutions alternatives à la cotation sur Euronext ou de compensation financière. Après quatre mois, vous revenez au début de ce paragraphe.
5. Ester en justice par vous-même
De nombreux Espagnols l’ont déjà fait, mais ils y sont obligés car l’action collective n’est pas reconnue au pays de la sangria. Vous décidez d’engager un avocat, pour autant que vous en trouviez un qui comprend ce qui se passe. Vous supportez les frais en solo et vous attendez patiemment que les choses s’arrangent. Secrètement, vous espérez que Triodos engage un dialogue avec votre avocat. Et c’est ce qu’elle fait. Six mois plus tard, il vous présente sa petite note. Malheureusement, rien n’a bougé. Vous décidez donc d’aller en justice. Avec un bon dossier, vous pouvez gagner.
6. Accepter l’offre SCTB de la banque
Le 10 janvier 2025, la banque a sorti une proposition de transaction, aidée en cela par les démarches de la SCTB (*). Puisque vous détenez des certificats, vous avez dû recevoir une information de la banque à ce sujet (**). Le principe est simple : on vous donne 10 € par certificat détenu fin juin 2023 et vous signez en contrepartie un abandon de toute poursuite à l’égard de la banque. Vous vous dites que ça vaut la peine parce que :
- vous y voyez un moyen de préserver l’avenir de la banque et son objet social ;
- vous ne comptiez de toute façon pas attaquer la banque en justice (en solo ou en groupe), et que c’est donc une bonne affaire puisque ça ne vous empêche pas de vendre vos certificats au prix boursier.
C’est du bon sens, surtout si vous n’avez rien à caler d’un soi-disant sentiment d’injustice. Vous êtes juste conscient que le management vous a trompé, vous l’acceptez sereinement et vous allez de l’avant. Vous êtes soit de ceux qui souhaitent quitter le navire en prenant ce qu’il est possible au passage, soit de ceux qui restent par détermination. Les deux cas sont parfaitement défendables.
(*) Fondation de droit hollandais ayant inscrit dans ses statuts la défense des intérêts de l’ensemble des détenteurs de tous pays, bien qu’ayant une communication exclusivement néerlandophone et sans représentation officielle externe aux Pays-Bas. (**) Si ce n’est pas le cas, reportez-vous à la communication de Triodos sur son site.
7. Rejoindre l’action collective
Vous vous dites que pour obliger la banque à bouger, il faut qu’elle y soit contrainte, et vous avez bien raison. La seule manière de le faire avec une économie de moyen est de rejoindre un groupe comme le Trioforum qui agit sur plusieurs plans (information, presse, autorité de contrôle, tribunal de commerce). Ce qui est bien, c’est que c’est le seul qui intente une action de ce genre en Belgique. Avec lui, vous profitez à moindre coût (puisque partagé) de l’intervention d’un avocat spécialisé et d’une structure associative organisée et documentée. Vous pouvez toujours rejoindre ce groupe tant que le juge ne dis pas que la liste est arrêtée. Lorsque ce sera la cas, vous pourrez toujours créer votre propre groupe, si vous avez des compétences derrière vous et du temps devant…
Pour nous rejoindre, en pratique :
- Envoyez-nous un mail avec vos coordonnées
- Nous vous reverrons un mail de confirmation et transmettrons votre demande à notre avocat
- Il vous enverra sa lettre de mission par mail (ou à défaut, par la poste)
- Vous pourrez prendre connaissance des instructions pour adhérer à l’action collective
- En gros, vous devrez fournir une copie de votre carte d’identité, d’un extrait de compte-titres prouvant votre nombre de certificats et payer 2 € de provision / certificat détenus.
- Paiement fait, vous recevrez une facture.
- Pour toute question, consultez d’abord les FAQ en bas de la page “Pourquoi une action collective ?“.
8. Agir pour ne pas laisser tomber les bras
Malgré que vous vous sentiez coincé, vous n’avez pas envie de vous laissé tondre comme un mouton et vous avez bien raison. Voici quelques pistes :
- Vous vous abonnez à la newsletters du Trioforum (voir sur ce site) ;
- Vous consultez les sites d’autres associations (voir en pied de page) ;
- Vous parlez du Trioforum sur les réseaux sociaux ;
- Vous soutenez financièrement son action (parce que vous vous dites que c’est franchement super, et on ne dira pas le contraire) ;
- Vous sortez de Triodos mais vous continuez d’acheter ses sicav par le canal de l’assurance-vie (si, si, c’est possible, demandez-nous !) ;
- Vous adaptez votre signature en bas de vos mails pour attirer l’attention sur le problème des certificats :
- Vous placez un message dans votre magasin bio habituel ;
- Etc.