Que pouvez-vous faire ?

Face à la pléthore d’informations distillées par la banque au fil du temps et parfois à la lecture d’articles de presse plus ou moins alarmants, ou d’autres lus sur un site tels que le nôtre, le détenteur lambda se demande régulièrement ce qu’il peut faire. Nous tentons ici d’éclairer sa lanterne.

Face à la décision imposée par la banque à ses actionnaires d’une cotation sur le MTF, avec fixation catastrophique du prix, vous n’avez me semble-t-il que cinq choix.

1. Vendre via le MTF

Puisque vous savez maintenant comment ça se passe, vous devrez passer sous les fourches caudines de l’enregistrement et de la création d’un compte, avec tout ce que ça implique (et je ne vais pas revenir là-dessus) mais, avancée significative, vous pourrez choisir librement de vendre ou non vos certificats (cette expression est de Triodos). Ce sera au cours (ridicule) fixé par le MTF sur Captin, à moins que vous n’ayez trouvé un gogo à qui vendre vos parts de gré à gré. Sur le MTF, il est possible que vous ne puissiez pas vendre directement et deviez attendre une autre tour d’enchère.

Pourquoi vendre via le MTF ?

Parce que vous vous dites que c’est mieux de liquider tout ça, parce que franchement, vous préférez en terminer avec tout ce bazar auquel vous n’avez plus rien compris. Et de toute façon, vous estimez ne pas avoir suffisamment de certificats pour que ça vaille la peine d’aller dépenser encore plus de sous en justice. Et vous n’allez pas attendre la mise ne place de la cotation sur Euronext, qui serait plus facile d’accès, mais rien n’est encore sûr.

Malgré que vous ayez le ferme sentiment de vous être fait avoir, et par une banque éthique, en plus, vous validez implicitement les décisions de Triodos. Éventuellement, mais ce n’est pas sûr, vous retirez vos billes de la banque, parce que vous êtes dégoûté. Avec un peu de chance, la banque vous appelle pour vous faire changer d’avis car vous êtes important pour elle. Avec un peu de chance, vous changez d’avis.

Notez qu’avant la vente, je vous conseille d’envoyer à la banque un courrier de conservation  du droit d’ester en justice. Plus d’infos via l’onglet “Dossiers / vos droits après vente”.

2. Attendre

Vous estimez que la Banque Triodos vous donne des informations correctes et vous n’avez aucune raison de mettre en doute sa parole lorsqu’elle dit que le cours se stabilisera, même si ça prendra sans doute du temps. Il est d’ailleurs vrai que le graphique de cours sur le MTF depuis un an démontre la pertinence de l’argument de la stabilisation. Vous avez réussi à savoir ce que ça veut dire et vous vous dites que les dividendes vont combler les pertes potentielles petit à petit. De plus, vous n’aimez pas tenir compte de l’inflation dans vos calculs de rendement car seule l’éthique compte. Vous estimez d’ailleurs sur cette base que le cours sur Euronext va remonter à 90 € au moins, en oubliant que la banque elle-même a stipulé qu’une dépréciation de 30 % des valeurs bancaires cotées était normale. Bref, vous avez le temps, et vos futurs héritiers aussi. Je dis : bravo !

3. Discuter

Vous clamez votre colère, votre déception, votre incompréhension, votre désolation, votre acrimonie en laissant bien de côté toute alacrité. Et vous décidez d’en faire part à Triodos : ils vont voir ce qu’ils vont voir ! Lorsque vous lui faites part de votre énervement bien compréhensible et de vos pertes financières, la banque est toute transie, ne sait plus ou se mettre, mais prend du temps (si vous lui avez téléphoné le matin) pour vous expliquer pourquoi vous avez tort, d’une manière générale. Vous pouvez même consulter ses FAQ sur son site internet et vous renseigner auprès de Captin. Quoi qu’il en soit, la banque vous invite à discuter. Vous pouvez lui faire part de vos problèmes et elle va tenter de trouver des solutions avec vous, pour autant qu’il ne s’agisse pas de solutions alternatives à la cotation sur Euronext ou de compensation financière. Après quatre mois, vous revenez au début de ce paragraphe.

4. Ester en justice par vous-même

De nombreux Espagnols l’ont déjà fait, mais ils sont obligés car l’action collective n’est pas reconnue au pays de la sangria. Vous décidez d’engager un avocat, pour autant que vous en trouviez un qui comprend ce qui se passe. Vous supportez les frais en solo et vous attendez patiemment que les choses s’arrangent. Secrètement, vous espérez que Triodos engage un dialogue avec votre avocat. Et c’est ce qu’elle fait. Six mois plus tard, il vous présente sa petite note. Malheureusement, rien n’a bougé. Vous décidez donc d’aller en justice. Avec un bon dossier, vous pouvez gagner.

5. Rejoindre l’action collective

Vous vous dites que pour obliger la banque à bouger, il faut qu’elle y soit contrainte, et vous avez bien raison. La seule manière de le faire avec une économie de moyen est de rejoindre un groupe comme le Trioforum qui agit sur plusieurs plans (information, presse, autorité de contrôle, tribunal de commerce). Ce qui est bien, c’est que c’est le seul qui intente une action de ce genre en Belgique. Avec lui, vous profitez à moindre coût (puisque partagé) de l’intervention d’un avocat spécialisé et d’une structure associative organisée et documentée. Une première liste de plaignants a été déposée le 17 octobre 2024. Vous pouvez toujours rejoindre ce groupe tant que le juge ne dis pas que la liste est arrêtée. Lorsque ce sera la cas, vous pourrez toujours créer votre propre groupe, si vous avez des compétences derrière vous et du temps devant…

6. Agir pour ne pas laisser tomber les bras

Malgré que vous vous sentiez coincé, vous n’avez pas envie de vous laissé tondre comme un mouton et vous avez bien raison. Voici quelques pistes :

  • Vous vous abonnez à la newsletters du Trioforum (voir sur ce site) ;
  • Vous consultez les sites d’autres associations (voir en pied de page) ;
  • Vous parlez du Trioforum sur les réseaux sociaux ;
  • Vous soutenez financièrement son action (parce que vous vous dites que c’est franchement super, et on ne dira pas le contraire) ;
  • Vous sortez de Triodos mais vous continuez d’acheter ses sicav par le canal de l’assurance-vie (si, si, c’est possible !) ;
  • Vous adaptez votre signature en bas de vos mails pour attirer l’attention sur le problème des certificats :
  • Vous placez un message dans votre magasin bio habituel ;
  • Etc.