Notre avocat, Maître Arnauts a participé à l’AG SAAT de ce 7 mars. Vous en trouverez la video en replay en cliquant ici. Qu’avons-nous constaté ?
1. Rejet de nos procurations !
Tout d’abord, notons que la SAAT a refusé nos procurations au prétexte qu’il fallait les donner en s’inscrivant ou se connectant d’abord sur le site d’ABN Amro ! Ce que nous ne vous avons pas recommandé de faire, pour une raison précise : nous n’en savions rien ! Et nous n’étions pas les seuls, du côté francophone en tout cas. En effet, le texte de la convocation est loin d’être clair à ce sujet :
Participation
Vous pouvez y participer en personne ou moyennant procuration écrite à Landgoed De Reehorst à Driebergen ou en ligne via une webdiffusion en direct. Vous pouvez vous inscrire en cliquant sur le lien ci-dessous : Cliquez ici => Lien unique
Ce lien personnel vous donne accès au portail ABN AMRO et vous permet de vous inscrire.
Vous pouvez assister à cette réunion détenteurs de certificats d’actions en personne ou par l’intermédiaire d’un représentant autorisé. Vous pouvez sélectionner SAAT comme votre représentant autorisé ou désigner un nouveau représentant autorisé. Le mandataire désigné assistera à l’assemblée des détenteurs de certificats d’actions en votre nom; ou Vous pouvez assister à la réunion SAAT en ligne.
Votre choix de l’une des deux options énumérées ci-dessus doit être reçu au plus tard le 28 février 2025, 17h30.
Il y a bien trois « OU » dans le premier paragraphe ! Par ailleurs, ne permettre une participation de vote uniquement par accès internet me semble contraire au droit, lequel doit certainement prévoir qu’un formulaire papier puisse être envoyé à l’organisateur.
Par ailleurs,
- Maître Arnauts a déposé ses procurations chez ABN-AMRO, mais personne ne lui a signalé qu’elles ne seraient pas validées !
- Lors de l’AG, Maitre Arnauts a expressément signalé le problème et le Président lui a répondu que tout avait été fait comme l’AG précédente.
Ce second point n’excuse en rien le fait que si il était important que la procuration passe par ABN était importante, il eut été très simple d’ajouter dans la convocation une ligne en gras le précisant ! Et surtout, non, cette AG n’était pas comme les autres puisque nous avons pu pour la première fois donner pouvoir directement à un tiers ! Voir aussi point 3.
Enfin, et sauf erreur, le texte de la « Voting policy » ne mentionne nullement l’obligation de passer par le site d’ABN-AMRO.
Nous avons demandé à Maître Arnauts de se pencher sur la justesse de nos propos et d’envisager le dépôt d’une plainte aux autorités compétentes car nous trouvons le procédé totalement inadmissible.
2. Transparence ?
Maître Arnauts a largement mis la SAAT en défaut de donner des chiffres concrets de présence et de régularité de la tenue de l’AG. Dans son appel final, il a également fait mention du rapport « Retrouver la lumière » et il a pu confirmer que la SAAT et Triodos en avaient bien reçu le signalement. Dans un sens ou dans l’autre, ceci sert notre cause.
3. Procuration au tiers avant l’heure ?
Outre celle du point 1, il y a pour nous une autre irrégularité dans le processus de vote, à savoir qu’un des points était de voter pour permettre de donner procuration à un tiers directement. C’est-à-dire très exactement comme cela a été permis pour le présent vote. Et donc, le système a été mis en place AVANT d’avoir reçu l’aval de l’AG !
Il y a juste un détail qui nous titille, à savoir que ce point à voter pourrait concerner le vote pour l’AG Triodos, et non celle de la SAAT. Mais alors, quand aurait été votée la possibilité de donner procuration à un tiers pour un vote à l’AG de la SAAT ?
Ici aussi nous allons demander à Maître Arnauts de se pencher sur l’affaire. S’il appert que les éléments développés ici s’avèrent corrects, nous pourrons demander à annuler les votes de cette AG.
4. Doggy bag et compagnie
Dans une intervention dont la pertinence nous a échappé, nous avons dû constater que la SCTB a le sens de la flagornerie fort développé. En supposant que les choses tournent mal sur Euronext (ce que nous ne souhaitons pas), nous nous demandons vraiment si la SCTB prendra ses responsabilités, non en se contentant de vagues excuses, mais en remboursant ceux qui se sont fait avoir dans l’affaire ? On a entendu à l’AG des plaignants désorientés qui ne peuvent se satisfaire du bric-à-brac mis en place.
5. Des chiffres et peu de l’être
Il est également totalement déplacé de venir dire, comme pour appuyer un supposé triomphe, que les détenteurs ont voté massivement pour Euronext à la précédente AG. Nous avons exposé antérieurement comment la SAAT ne tient pas compte des abstentions pour favoriser les votes en sa faveur, et combien la représentativité des votants est faible. À peine 2 % ont votés ce 7 ! Si en plus on exclut les récalcitrants (voir point 1), il est facile pour Koen Albrechts de clamer dans La Libre Belgique que les points à l’ordre du jour ont été approuvés à une très large majorité.
6. Un bouc lié ?
Il a été fortement insisté sur le fait que le rôle de la SAAT est désormais et principalement celui d’un bouclier face aux agressions hostiles qui pourraient venir suite à la cotation sur Euronext.
Quelques idées nous viennent en tête :
- Il est symptomatique que cette notion de bouclier se fasse de plus en plus jour, y compris chez les détenteurs avalisant les dynamiques SAAT / Triodos. C’est donc que le risque est bien présent.
- Paradoxalement, si la SAAT est bien en mesure de contrer une attaque qui contreviendrait à la défense de la mission de la Banque, c’est un élément qui nuira à une cotation boursière élevée puisque tout spéculateur averti devra se dire qu’un bénéfice tablant sur une reprise est impossible. Donc, pourquoi acheter ? Et si on n’achète pas, le cours ne monte pas.
- Mais quelle sera la résistance du bouclier ? N’oublions pas qu’il vient d’être donné autorisation à la SAAT d’élire les administrateurs par cooptation, et plus par vote. Or, si l’ensemble de ces personnes estime qu’un éventuel repreneur pourra l’être au bénéfice de la banque, il n’y aura plus de bouclier du tout. N’oublions quand même pas que la SAAT a montré par le passé sa grande capacité à dire oui à la banque. Et ne me dites pas que ça a changé, comme voudrait le faire croire le Président : ils ont proposé Jolande Sap à réélection et elle est maintenant dans la place. Et nous connaissons tous le parcours désastreux qui a été le sien lors des évènement de 2020 et suivants. Elle n’a absolument pas défendu les détenteurs, et n’a fait que suivre les consignes de la banque.
Bref, aujourd’hui, nous avons bien peur que le bouclier ne soit en fait qu’un bouc lié, comme celui qu’on voit (mais peu de temps) dans le premier opus de Jurassic parc. Peut-être restera-t-il un jour un bout de chaîne à certains pour se flageller…