(mais elle a oublié de dater son courrier…)
(Chronique)
Vous avez récemment reçu un courrier de la Banque préparant à l’offre d’indemnisation à 10 €. Il est amusant de lire la première phrase : En tant que Détenteur de certificats d’actions de la Banque Triodos, vous avez consciemment adhéré à la mission durable et avez investi dans la Banque Triodos.
On ne pourrait mieux dire ! Oui, nous avons consciemment acheté des titres hors cote boursière (et pour cause !), avec valorisation à valeur comptable, et pour financer directement une entreprise à vocation durable. Aujourd’hui, la Banque a consciemment transformé nos titres en une valeur boursière, avec cotation suivant l’offre et la demande, et ne finançant plus personne (à part un vendeur lambda).
Bien sûr, acheter une action soutiendra le cours et valorisera la banque en terme de notoriété, ce qui lui permettra sans doute ultérieurement d’avoir accès au marché des capitaux plus facilement pour se développer. Maigre consolation… D’autant qu’avec Euronext, la porte est ouverte à deux dangers : la rachat par une entité externe, et le rachat par Triodos elle-même ! En effet, pour soutenir le cours et montrer urbi et orbi que tout va bien, la banque procèdera sans doute à quelques rachats de ses propres actions. C’est en général apprécié par le marché et les points à l’ordre du jour de la future AG Triodos seront votés pour le permettre. Comme cela peut jouer positivement sur le cours, quelques naïfs bataves applaudiront des deux mains.
Ont-ils bien conscience que chaque fois que la banque rachètera ses titres à faible cours, elle escroquera bien profondément des détenteurs qui avaient acheté ces titres à un cours supérieur ? Elle avait déjà tenté le coup en février 2022 avec le délirant programme de solidarité qui consistait à vous offrir 59 € pour vos certificats (avec un maximum de 2.000 € / détenteur) après les avoir vendu un an et demi plus tôt à 82 € (discount compris). Décidément, rien ne l’arrête quand elle a une idée en tête. Certains seraient bien avisés de se le rappeler…
Forte de ce courrier, la banque à commencer à envoyer (par bloc, donc pas tout le monde en même temps) le mail vous permettant d’accepter l’offre, si vous le souhaitez. Répondons déjà à ceux qui la rejette : vous ne devez rien faire. Du coup, restent ceux qui ont choisi d’accepter l’indemnité et ceux qui hésitent.
Les premiers ne font vraisemblablement pas partie de notre action collective. Ils n’ont pas plus envisagé de nous rejoindre que d’entamer une action par eux-mêmes, et ils ont compris que discuter avec la banque ne leur apportera rien. Ils peuvent donc cliquer sur les liens proposés et suivre la procédure. À l’heure actuelle, nous n’avons aucune idée de celle-ci (puisque nous n’allons pas nous engager là-dedans) mais il serait étonnant qu’elle soit compliquée.
Les seconds seront peut-être bien avisés d’attendre un peu. En effet, la banque a donné le 28 juin comme échéance d’encodage pour accepter l’offre. Du coup, ils pourront voir les résultats des AG SAAT et Triodos à venir, ainsi que les premières cotations, pour autant que l’entrée sur Euronext se passe avant fin juin. Ce qui n’est pas garanti étant donné les discours fluctuants en la matière.
Enfin, si vous êtes dans l’action collective, vous vous demandez peut-être ce qu’il convient de faire. À l’instar de Fons van der Velden (SCTB) qui pousse à la consommation dans sa dernière lettre, je pourrais vous conseiller de mon côté de vous abstenir de toute acceptation des 10 €, mais je n’en ferai rien parce que vous êtes libres de vos choix. Ce que je puis dire, par contre, c’est :
- que je n’accepterai personnellement pas cette “offre” qui n’en est pas une, et ce d’autant que je l’estime parfaitement avilissante pour tous ceux qui se sont un tant soit peu penché sur le problème des certificats.
- que les provisions payées à notre avocat ne seront évidemment pas remboursée, comme cela a été indiqué depuis belle lurette dans nos Q&R.
- que notre nombre continue à grandir et que ça fait bien plaisir.