10-18-2023, 12:05 PM
Par Bernard Poncé
18/10/23
Dans sa réponse à notre communication de presse, la banque a publié un commentaire sur son site internet.
La banque y renouvelle un argument que nous trouvons parfaitement déplacé : D'ailleurs, une éventuelle indemnisation devrait au final être payée par tous les détenteurs de certificats d’actions eux-mêmes. En effet, le capital de la banque leur appartient. Les détenteurs de certificats ont investi dans la banque pour avoir de l’impact. Et c'est bien sur cela que la banque se concentre.
Ce genre de commentaire n'est pas le premier dans sa bouche. Ce n'est qu'une répétition de ce qui a été dit en AG. Elle n'a pas peur de la grossièreté, à l'instar de son CEO qui a dit lors d'un webinaire en février 2022, et résumé ici librement : "Vous avez acheté des certificats, vous saviez que vous pouviez tout perdre". Il y avait donc déjà, comme aujourd'hui, rejet de la faute sur les détenteurs. De la part du type dont les mêmes certificats ont permis de payer le salaire, c'était assez salement envoyé, mais montrait une réalité profonde. L'essai a d'ailleurs été transformé avec la mise ne place de Captin qui nous fait supporter tout le risque, la banque se lavant les mains de la problématique.
En attendant, que veut la banque ici ? Diviser nos troupes ! C'est de bonne guerre, mais elle le fait de manière très insidieuse. En effet, elle semble oublier que lors de la dernière AG, la banque s'est réservée le droit de racheter jusqu'à 10 % des certificats, comme son communiqué l'a signalé : Lors de l'assemblée générale annuelle, la Banque a été autorisée par l'actionnaire (SAAT) à racheter ses propres actions (certificats de dépôt) jusqu'à concurrence de 10 % des actions/certificats en circulation pendant une période de 18 mois à compter de l'entrée en vigueur du MTF. Aucune intention concrète de le faire n'a été annoncée. Et si elle le fait, l'approbation préalable de la Banque néerlandaise en tant que régulateur est requise.
Cela me semble être en contradiction avec son discours sur la prise en charge d'éventuelles indemnisations par les détenteurs (in fine) vu que je ne vois pas d'où sortirait l'argent pour racheter des certificats que... de la banque elle-même ! Evidemment, à première vue, on me dira que cela servira à soutenir le cours, et d'autre part, que l'argent de ces certificats rachetés resteront à la banque puisque ce ne sera qu'un aller-retour. Sauf que :
1. Si cette opération avait lieu, cela voudrait dire que la banque rachète des certificats qu'elle a vendu à un prix largement supérieur à des détenteurs (*). Elle ferait donc acte spéculatif sur le dos de ceux qui l'ont soutenue.
2. Ce rachat ne soutiendrait rien du tout, et certainement pas le cours dont on sait que la cotation via Captin est complètement en décorrélation avec la réalité. Une indemnisation n'aura de même strictement aucun effet pour les détenteurs puisque le cours n'est absolument plus le reflet de la situation financière réelle de la banque. Cette décorrélation a été imposée et voulue par la banque elle-même.
3. Même à bas prix, il y aurait quand même une dépense pour opérer le rachat. Vu la valeur des certificats, il y aura dépréciation du cours, et donc, de l'actif de la banque. En quoi cela diffèrerait-il d'une indemnisation ?
4. Dans son argumentation, la banque oublie également qu'elle a déjà dû faire face à des remboursements actés par la justice espagnole pour des détenteurs privés. A-t-elle signalé à ces gens combien ils étaient misérables de diminuer ainsi la valeur de la banque pour la communauté des détenteurs ? Non, parce que cela ne représente que (très) peu.
5. Elle oublie également de préciser qu'elle a mis des provisions de côté pour faire face à ces déboires juridiques.
6. Enfin, elle oublie les dépenses considérables et parfaitement inutiles qu'elle a fait pour pour mettre en place une solution de cotation totalement inadéquate, ce que j'aurais pu faire aussi, et moins cher. Il est aisé de voir la paille dans l'oeil du voisin...
Bref, je trouve parfaitement inadéquat de la part de la banque de sortir ce genre d'argument destiné non seulement à diviser les opinions, mais surtout à faire peur à ceux qui ont déjà dû encaisser tant de déboires. Où est l'éthique du propos ? Cette question revient de manière lancinante dans la public que le Trioforum rencontre ici et là.
Notons enfin pour tous ceux qui se disent qu'une action en justice pourrait ébranler la banque, voire la faire tomber en faillite que c'est totalement illusoire et c'est nous donner bien trop d'importance. Notre combat est limité à nos membres, c'est à dire actuellement entre 250 et 300 personnes, à comparer avec les 43.000 détenteurs existants ! Evidemment, ce nombre grossit, et si elle était un peu sensée, la banque se dirait qu'une négociation serait la chose la plus adéquate pour limiter la casse. Toutefois, elle nous a prouvé jusqu'ici qu'elle n'a jamais eu peur d'un entêtement déraisonnable pour aller droit dans le mur. C'est notre chance.
(*) On peut se demander à quel cours elle rachèterait des titres qu'elle a vendu à 84 € (pour certains), en sachant que cela ne la dérangerait pas le moins du monde. Elle l'a prouvé avec son opération de solidarité de février 2022, heureusement avortée.
18/10/23
Dans sa réponse à notre communication de presse, la banque a publié un commentaire sur son site internet.
La banque y renouvelle un argument que nous trouvons parfaitement déplacé : D'ailleurs, une éventuelle indemnisation devrait au final être payée par tous les détenteurs de certificats d’actions eux-mêmes. En effet, le capital de la banque leur appartient. Les détenteurs de certificats ont investi dans la banque pour avoir de l’impact. Et c'est bien sur cela que la banque se concentre.
Ce genre de commentaire n'est pas le premier dans sa bouche. Ce n'est qu'une répétition de ce qui a été dit en AG. Elle n'a pas peur de la grossièreté, à l'instar de son CEO qui a dit lors d'un webinaire en février 2022, et résumé ici librement : "Vous avez acheté des certificats, vous saviez que vous pouviez tout perdre". Il y avait donc déjà, comme aujourd'hui, rejet de la faute sur les détenteurs. De la part du type dont les mêmes certificats ont permis de payer le salaire, c'était assez salement envoyé, mais montrait une réalité profonde. L'essai a d'ailleurs été transformé avec la mise ne place de Captin qui nous fait supporter tout le risque, la banque se lavant les mains de la problématique.
En attendant, que veut la banque ici ? Diviser nos troupes ! C'est de bonne guerre, mais elle le fait de manière très insidieuse. En effet, elle semble oublier que lors de la dernière AG, la banque s'est réservée le droit de racheter jusqu'à 10 % des certificats, comme son communiqué l'a signalé : Lors de l'assemblée générale annuelle, la Banque a été autorisée par l'actionnaire (SAAT) à racheter ses propres actions (certificats de dépôt) jusqu'à concurrence de 10 % des actions/certificats en circulation pendant une période de 18 mois à compter de l'entrée en vigueur du MTF. Aucune intention concrète de le faire n'a été annoncée. Et si elle le fait, l'approbation préalable de la Banque néerlandaise en tant que régulateur est requise.
Cela me semble être en contradiction avec son discours sur la prise en charge d'éventuelles indemnisations par les détenteurs (in fine) vu que je ne vois pas d'où sortirait l'argent pour racheter des certificats que... de la banque elle-même ! Evidemment, à première vue, on me dira que cela servira à soutenir le cours, et d'autre part, que l'argent de ces certificats rachetés resteront à la banque puisque ce ne sera qu'un aller-retour. Sauf que :
1. Si cette opération avait lieu, cela voudrait dire que la banque rachète des certificats qu'elle a vendu à un prix largement supérieur à des détenteurs (*). Elle ferait donc acte spéculatif sur le dos de ceux qui l'ont soutenue.
2. Ce rachat ne soutiendrait rien du tout, et certainement pas le cours dont on sait que la cotation via Captin est complètement en décorrélation avec la réalité. Une indemnisation n'aura de même strictement aucun effet pour les détenteurs puisque le cours n'est absolument plus le reflet de la situation financière réelle de la banque. Cette décorrélation a été imposée et voulue par la banque elle-même.
3. Même à bas prix, il y aurait quand même une dépense pour opérer le rachat. Vu la valeur des certificats, il y aura dépréciation du cours, et donc, de l'actif de la banque. En quoi cela diffèrerait-il d'une indemnisation ?
4. Dans son argumentation, la banque oublie également qu'elle a déjà dû faire face à des remboursements actés par la justice espagnole pour des détenteurs privés. A-t-elle signalé à ces gens combien ils étaient misérables de diminuer ainsi la valeur de la banque pour la communauté des détenteurs ? Non, parce que cela ne représente que (très) peu.
5. Elle oublie également de préciser qu'elle a mis des provisions de côté pour faire face à ces déboires juridiques.
6. Enfin, elle oublie les dépenses considérables et parfaitement inutiles qu'elle a fait pour pour mettre en place une solution de cotation totalement inadéquate, ce que j'aurais pu faire aussi, et moins cher. Il est aisé de voir la paille dans l'oeil du voisin...
Bref, je trouve parfaitement inadéquat de la part de la banque de sortir ce genre d'argument destiné non seulement à diviser les opinions, mais surtout à faire peur à ceux qui ont déjà dû encaisser tant de déboires. Où est l'éthique du propos ? Cette question revient de manière lancinante dans la public que le Trioforum rencontre ici et là.
Notons enfin pour tous ceux qui se disent qu'une action en justice pourrait ébranler la banque, voire la faire tomber en faillite que c'est totalement illusoire et c'est nous donner bien trop d'importance. Notre combat est limité à nos membres, c'est à dire actuellement entre 250 et 300 personnes, à comparer avec les 43.000 détenteurs existants ! Evidemment, ce nombre grossit, et si elle était un peu sensée, la banque se dirait qu'une négociation serait la chose la plus adéquate pour limiter la casse. Toutefois, elle nous a prouvé jusqu'ici qu'elle n'a jamais eu peur d'un entêtement déraisonnable pour aller droit dans le mur. C'est notre chance.
(*) On peut se demander à quel cours elle rachèterait des titres qu'elle a vendu à 84 € (pour certains), en sachant que cela ne la dérangerait pas le moins du monde. Elle l'a prouvé avec son opération de solidarité de février 2022, heureusement avortée.