Résumé de trois réunions
#1
Les 28 novembre, 5 et 7 décembre 2022, le Collectif belge (infos en p. 67 du rapport ‘Comprendre et agir’) a rencontré :
 
- la direction belge de Triodos
- Koen Schoors, administrateur de la SAAT
- Jacco Minnaar (CCO Triodos Bank) et 3 personnes de Captin
 
Des rapports fournis par le Collectif, on pourra retenir les informations suivantes :
 
- Captin a un certain retard dans la mise en œuvre de la plateforme à cause de difficultés techniques et confirme la mise sur pied d’un service d’assistance pour aider les détenteurs à finaliser leurs transactions. Les dispositions sur le fonctionnement n’ont pas encore été décidées, mais une assemblée générale en janvier abordera ce point. Le coût des transactions devrait être identiques à ce qui s’est fait antérieurement.
 
- Le collectif demande l’entrée de cotation à minimum 75 €. Koen Schoors en doute. Il rappelle que les banques cotent en dessous de leur valeur comptable et insiste aussi sur la détermination de la valeur économique du certificat demandée par le fisc hollandais. La banque confirme par ailleurs que cette valeur est déterminée par un des quatre grands cabinets de consultance en effectuant des comparaisons avec d’autres banques.
 
- Triodos confirme que la banque est en train de prendre contact avec différents institutionnels pour que ceux-ci achètent des certificats via la plate forme et soutiennent le cours. Triodos pourrait aussi racheter une  (petite) parties de ses propres certificats dans le même but, mais cette possibilité doit être validée par les autorités de contrôle.
 
- Le collectif insiste pour que les pouvoirs de vote reviennent aux détenteurs. La banque devrait revenir sur le sujet à la prochaine AG mais confirme qu’un changement est prévu au niveau des droits de vote : les détenteurs pourront soit les utiliser pour eux, soit les confier comme avant à la SAAT. Il est précisé que la SAAT  aura un droit de veto sur un certain nombre de question, étant chargé de surveiller la mission à long terme de la banque. On  rappelle que la mission de la banque doit être protégée. Un détournement de celle-ci par de nouveaux actionnaires n’est pas impossible si les droits de vote sont libres.
 
- En ce qui concerne la procédure en cours auprès du tribunal de l’entreprise, la banque fourni de nombreuses informations à propos de la décision de la suspension des certificats. Ces informations seront rendues publiques après le 22 décembre 2022. En publiant ses arguments, la banque veut rétablir la confiance.
 
 
Mes commentaires :
 
- Le dernier rapport du Collectif se termine par un remerciement de la banque pour l’apport de celui-ci. Je connais bien ce type de remerciements et je crains qu’il  n’annonce rien de bon.
 
- En ce qui concerne Captin, l’avenir dira si la plateforme et les services annexes sont performants. Pour les coûts, j’aimerais savoir quels sont ceux de Captin.
 
- Une entrée de cotation n’a pour moi aucune raison de se faire à un cours autre que la valeur comptable (88 €). Il faut laisser le marché décider du cours ensuite. Mais demander un cours d’introduction à 75 €, c’est implicitement accepter la manipulation de cours opérée par la Banque depuis décembre 2021. C’est surtout accepter que Triodos soit une banque comme les autres, puisque comparable à un marché boursier classique. J’ai expliqué dans mon rapport pourquoi ce n’est pas le cas.
 
- L’implication de la banque dans le soutien du cours me semble actuellement très aléatoire. Je serais un institutionnel, je resterais sceptique. Et compte tenu de son passé, je ne crois guère à ce que la banque puisse sortir des lapins de son chapeau. Je rappelle qu’en 2020, elle n’a trouvé personne pour soutenir son action.
 
- Le point le plus délicat est la mise en place de la stratégie de la banque visant à garder le contrôle de l’institution. Je ne connais pas l'étendue du projet, mais donner des droits de veto à un actionnaire particulier, la SAAT, revient à priver les autres de l’utilisation concrète de leurs droits de vote. Comment les autorités de contrôle qui insistent sur l’égalité entre détenteurs pourront-elles accepter cela ?
 
Il est évident que le management table sur le corps mou des détenteurs actuels qui vont se délester de leurs droits de vote au profit de la SAAT, par méconnaissance. Compte tenu de son passé, et rappelons-le de ses trois missions, dont deux en faveur de la banque, la SAAT ne me semble absolument pas être un intermédiaire valable pour les détenteurs.
 
Il m’apparaît surtout assez clairement que par ce moyen, les détenteurs ne pourront pas manifester leur mécontentement envers le management et sanctionner par un rejet ou une exclusion ce qui a été fait au détriment des détenteurs. La règle « le passé est le passé, on ne revient pas dessus » risque d’avoir de forts défenseurs à la SAAT, d’ailleurs première concernée.
 
- Enfin, je serai très curieux de voir les publications de la banque qui vont enfin et avec une grande clarté pouvoir totalement infirmer les propos de mon rapport en comblant des lacunes et des vides inexpliqués.
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