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MTF et compagnie - Un coup de gueule - Version imprimable

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MTF et compagnie - Un coup de gueule - Bernard Poncé - Admin - 08-03-2023

Lettre aux détenteurs de certificats

Par M. Fourneau, 03/08/2023


En tant que détenteur (outré) de certificats, je souhaite vous faire part de plusieurs réflexions. J’ai pris sur mon temps pour lire beaucoup de choses qu’on trouve sur ce site et ailleurs. Je vais donc essayer de ne pas faire double emploi et de ne pas être trop long. Mais là, j’en ai marre. Je rappelle qu’aujourd’hui, le cours est de 23,90 € (revenant de 22,50 € la semaine passée) !

Comme tout le monde, j’ai reçu mon avis trimestriel de compte-titres Triodos au 30 juin, et le cours est indiqué à 60 €. Il est écrit que c’est une valeur économique, mais puisque la banque a envoyé ce courrier après les cotations, elle aurait pu dire que celles-ci avait débuté au lieu d’indiquer : Ce prix n'est pas le prix actuel de négociation des certificats car l'échange de certificats est suspendu. Il n'est pas non plus indicatif d'un prix futur lorsque les certificats seront cotés sur une plateforme Multilateral Trading Facility (MTF). Une communication plus adéquate aurait permis plus de clarté. Je suis persuadé que plein de gens qui ne suivent que de très loin tout ce qui se passe pense que leur certificat vaut encore 60 €.

Maintenant que je connais la banque, je ne suis même pas étonné de ce tour de passe-passe. Beaucoup ne se rendront compte du vrai prix que début octobre, avec l’envoi de leur prochain extrait. Dans le rapport publié par M. Poncé, il est dit que la banque avait arrêté de vendre des certificats tout début janvier 2021 et pas fin décembre 2020. Qu’est-ce que ça aurait changé ? Cela reportait d’un an la publication de la fameuse valeur économique à 59 €… Est-ce un « pur hasard » que la cotation du certificat sur le MTF prévue fin juin a été reportée début juillet ? 

À propos de valeur économique, je me rappelle que la banque a dit que c’était une valeur qui tenait soi-disant compte de l’environnement économique et de comparaisons bancaires. Et que les études avaient été faites par des spécialistes. Hé bien, voilà encore des sous gâchés à rien ! Je me suis demandé pourquoi il y a une telle différence ? Pour moi, dès le départ, c’était idiot de comparer Triodos avec une banque classique. Mais je pense que les analystes n’ont manifestement pas intégré un élément : Captin ! À voir comment fonctionne la plateforme, il est clair que son fonctionnement auquel on ne comprend rien est responsable de l’écart entre le cours actuel et la valeur économique. Pour moi, la banque n’avait pas à donner une valeur économique dévaluée et pouvait parfaitement garder sa valeur initiale de 89 €. À la fin, je ne vois pas de grande différence avec le résultat d’aujourd’hui.

Ceci m’amène à un cri : non, le MTF n’est manifestement pas la meilleure solution pour les détenteurs de certificats comme le dit la banque et la SAAT. Je ne parle même pas du cours, mais d’aspects pratiques. Je ne suis pas pour une cotation boursière, je l’avais déjà dit à la banque avant, parce que ce n’est pas l’ADN de Triodos. Mais s’il fallait aller en bourse, et si je compare avec Euronext Growth (ou assimilé), il n’y a pas photo. Sur cette bourse, je peux ouvrir un compte-titres en Belgique (et donc pas un compte à l’étranger avec les déclarations que ça implique), j’ai une cotation journalière (et pas hebdomadaire), j’arrive à comprendre comment on fixe le cours, je suis certain que mon ordre va passer, je ne suis pas obligé de faire toute une procédure uniquement numérique pour ouvrir mon compte (et ça ne prend pas deux semaines) et je pourrais utiliser mon compte-titres pour acheter d’autres titres ! Bref, tout ce que Captin ne propose pas ! En plus, j’ai appris que si on n’est pas résident d’un des 5 pays où se trouve Triodos, on ne peut pas acheter de certificats ! 5 pays ! Et ça se veut une banque internationale ? De qui se moque-t-on ? NON, non, et non, ce MTF n’est pas la meilleure solution pour les porteurs de certificats ! Je comprends mieux pourquoi la banque n’a jamais expliqué pourquoi Captin était soi-disant la meilleure chose pour nous.

Est-ce que vous avez vu le nombre de titres échangés depuis juillet ? C’est ridicule ! 0,15 %. Comment voulez-vous que le cours représente la vraie valeur de la banque ? Aujourd’hui, on est à quasi 75 % de décote par rapport à la valeur comptable ! C’est parfaitement idiot. Peut-on imaginer que ce cours soit le reflet d’une réalité économique ? La banque est-elle en faillite ? Non ! Ses comptes sont-ils plombés ? Non ! Ses affaires marchent-elles moins bien ? Non plus ! On verra avec la publication des résultats semestriels fin août, mais ça ne devrait rien changer.

Du coup, il y a quand même quelque chose qui cloche ici : où sont tous les vendeurs qu’on nous avait annoncés depuis Matusalem ? N’oublions pas que c’est la raison principale qui a fait arriver Captin sur la carte. Pourquoi ? Je me demande si le choix forcé de Captin n’a pas pour but d’offrir la banque au rachat par un plus gros poisson ? En tout cas, on voudrait le faire qu’on ne s’y prendrait pas autrement. L’association RED Triodos aux Pays-Bas le dit.

Cette association rappelle aussi que mi-2020, la banque a demandé et reçu l’autorisation pour permettre aux vendeurs institutionnels de vendre jusqu’ à 1 million d’€ par semaine en utilisant le buffer. Or, jusque-là, le buffer était réservé aux petits porteurs privés. Pourquoi est-ce qu’elle a fait ça ? Pour rassurer les institutionnels de pouvoir vendre s’il y avait un problème ? Si oui, ça s’est fait au détriment des particuliers ? Est-ce bien normal ? Quand j’ai acheté mes certificats, je me souviens qu’on m’avait dit que les institutionnels ne pouvaient pas venir sur le marché des particuliers et que la réserve mise par Triodos pour racheter et vendre les certificats était suffisante. Je compte interpeller Maître Arnauts à ce sujet.

Au niveau des institutionnels, je ne m’étonne pas de ne pas voir arriver de chevalier blanc acheter des certificats pour améliorer le cours. Pouvez-vous vraiment imaginer qu’un institutionnel quelconque (mais avec un poids économique qui peut être important) va s’amuser à ouvrir un compte chez Captin avec toutes les difficultés que ça comporte (j’en ai citée quelques unes avant). Tout ça juste pour soutenir un projet durable ? Admettons, si vous êtes franchement ouvert. Mais le feriez-vous sans contrepartie ?

Bref, Captin = pas top. Alors, pourquoi ce choix ? Je pense que deux éléments ont pesé dans la balance : la banque voulait garder le contrôle et elle a fait des économies.

Le système du MTF étant tellement compliqué, la banque peut se vanter d’avoir remis une cotation en place, sans dire que ces contraintes sont aussi le meilleur garant de son indépendance. Quoi de mieux en effet pour conserver le contrôle que quelques transactions épisodiques ou les gros volumes seront d’office sur la touche ? D’ailleurs, à la dernière AG, la banque a soi-disant donné plus de contrôle aux actionnaires. Mais en même temps, elle a gardé le droit de bloquer toute décision qui irait à l’encontre de ses intérêts.

Aussi, pour la banque, une gestion chez Captin, ça doit coûter moins cher que chez Euronext. Je suppose qu’un prix moins cher a dû jouer en faveur d’une Captin qui propose un système qui n’est pas adapté à la cotation d’un titre d’une banque de taille moyenne. N’oublions pas que Triodos, c’est la moitié du chiffre d’affaire de Captin. C’est Captin qui l’a dit. On nous dit déjà qu’on va analyser si des choses doivent être améliorées. Qu’est-ce que ça va changer, une emplâtre sur une jambe de bois ? Quand ça ne va pas, ça ne va pas. Triodos, une banque de taille M, s’est achetée un slip de taille S, en promo, mais qui serre et ne la rend pas plus belle, bien au contraire. Le prix ne justifie pas tout. Ce qu’on achète à bon marché se paie un jour ou l’autre. Et finalement, ça coûte plus cher.

Il y a juste une chose que j’aimerais savoir dans ce choix de Captin : est-ce que c’est la banque a dû prendre un package tout fait proposé par Captin, ou c’est elle qui a dit a Captin : mettez-moi ça et ça, et faite le système de cotation comme je le veux. Ce n’est pas la même chose.

En attendant, la banque nous a bassiné pendant trois ans que son souci était de rétablir le commerce des certificats. En oubliant au passage de dire que cela se ferait à n’importe quel prix et le cours lui donne malheureusement raison. Mais surtout, elle a promis que chacun pourrait vendre ou acheter selon son bon plaisir. Le CEO l’a encore rappelé dans son communiqué du 6 juillet : Le fait que nous rétablissions l’option de négociation permet toutefois aux détenteurs et détentrices de certificats d’actions de décider librement de vendre ou d’acheter des certificats d’actions, ce qui est en soi une avancée significative. Pour lui, le travail est fait.

Or, en même temps, il dit : …on ne peut pas exclure que certaines enchères n’aboutissent à aucune transaction, par exemple en raison d’une offre insuffisante. Et un peu avant, toujours dans le même communiqué, on peut lire : Les transactions ne sont plus limitées par la règle des 3 pour cent de capitaux propres, ce qui améliore la négociabilité des titres. Alors, Monsieur le directeur :

1. Oui, nous pouvons décider de vendre et acheter librement, mais il faut :

- passer le cap administratif de Captin, et ce n’est pas évident pour tous le monde, loin de là !
- avoir compris comment le système d’enchères fonctionne (même chose) 
- et accepter de vendre avec une décote carabinée !

2. Oui, il n’est pas garanti qu’un ordre soit effectivement exécuté, ce qui est parfaitement contraire à ce qui a été annoncé : on n’est sûr de rien et du temps peut s’écouler avant une vente effective.

3. Non, la négociabilité des titres n’a pas été améliorée, juste dégradée et complexifiée.

Conclusion : il y a du grain à moudre. Et dans le cas présent, nous sommes quelques uns à avoir réveillé le meunier, qui ne dort pas. Je m’arrête ici. Je crois encore à la banque et à son travail, mais je suis dégoûté par des gens qui ont pris des décisions qui n’ont rien d’éthique. Et je ne suis pas le seul à le penser.

Merci d’avoir pris le temps de me lire. Et merci à ceux qui se battent pour rétablir les choses pour que ce soit juste.


RE: MTF et compagnie - Un coup de gueule - Bodart Serge - 08-03-2023

(08-03-2023, 05:33 PM)Bernard Poncé - Admin a écrit : Merci pour cette très bonne analyse.
Je partage totalement votre point de vue. Personnellement, j'en suis même arrivé à douter de la sincérité des objectifs de la banque. Vu la décote des certificats d'action, il est clair que le choix éthique aurait été de faire un don à des organisations humanitaires ou à des projets éco-responsables. Là nous avons juste fait un don à une banque... Et vu le comportement de la banque envers les détenteurs de certificats d'action, j'ai de plus en plus de mal à faire confiance à ses dirigeants quand ils nous certifient que notre argent est bien utilisé. Qu'en sait-on au fond ? La seule chose qui est certaine, c'est que nous avons confié beaucoup d'argent à cette banque, qu'elle a trouvé le moyen de le conserver et que nous n'en reverrons pas la couleur ! 

Merci en tout cas à tous ceux qui essaient de se battre.


Lettre aux détenteurs de certificats

Par M. Fourneau, 03/08/2023


En tant que détenteur (outré) de certificats, je souhaite vous faire part de plusieurs réflexions. J’ai pris sur mon temps pour lire beaucoup de choses qu’on trouve sur ce site et ailleurs. Je vais donc essayer de ne pas faire double emploi et de ne pas être trop long. Mais là, j’en ai marre. Je rappelle qu’aujourd’hui, le cours est de 23,90 € (revenant de 22,50 € la semaine passée) !

Comme tout le monde, j’ai reçu mon avis trimestriel de compte-titres Triodos au 30 juin, et le cours est indiqué à 60 €. Il est écrit que c’est une valeur économique, mais puisque la banque a envoyé ce courrier après les cotations, elle aurait pu dire que celles-ci avait débuté au lieu d’indiquer : Ce prix n'est pas le prix actuel de négociation des certificats car l'échange de certificats est suspendu. Il n'est pas non plus indicatif d'un prix futur lorsque les certificats seront cotés sur une plateforme Multilateral Trading Facility (MTF). Une communication plus adéquate aurait permis plus de clarté. Je suis persuadé que plein de gens qui ne suivent que de très loin tout ce qui se passe pense que leur certificat vaut encore 60 €.

Maintenant que je connais la banque, je ne suis même pas étonné de ce tour de passe-passe. Beaucoup ne se rendront compte du vrai prix que début octobre, avec l’envoi de leur prochain extrait. Dans le rapport publié par M. Poncé, il est dit que la banque avait arrêté de vendre des certificats tout début janvier 2021 et pas fin décembre 2020. Qu’est-ce que ça aurait changé ? Cela reportait d’un an la publication de la fameuse valeur économique à 59 €… Est-ce un « pur hasard » que la cotation du certificat sur le MTF prévue fin juin a été reportée début juillet ? 

À propos de valeur économique, je me rappelle que la banque a dit que c’était une valeur qui tenait soi-disant compte de l’environnement économique et de comparaisons bancaires. Et que les études avaient été faites par des spécialistes. Hé bien, voilà encore des sous gâchés à rien ! Je me suis demandé pourquoi il y a une telle différence ? Pour moi, dès le départ, c’était idiot de comparer Triodos avec une banque classique. Mais je pense que les analystes n’ont manifestement pas intégré un élément : Captin ! À voir comment fonctionne la plateforme, il est clair que son fonctionnement auquel on ne comprend rien est responsable de l’écart entre le cours actuel et la valeur économique. Pour moi, la banque n’avait pas à donner une valeur économique dévaluée et pouvait parfaitement garder sa valeur initiale de 89 €. À la fin, je ne vois pas de grande différence avec le résultat d’aujourd’hui.

Ceci m’amène à un cri : non, le MTF n’est manifestement pas la meilleure solution pour les détenteurs de certificats comme le dit la banque et la SAAT. Je ne parle même pas du cours, mais d’aspects pratiques. Je ne suis pas pour une cotation boursière, je l’avais déjà dit à la banque avant, parce que ce n’est pas l’ADN de Triodos. Mais s’il fallait aller en bourse, et si je compare avec Euronext Growth (ou assimilé), il n’y a pas photo. Sur cette bourse, je peux ouvrir un compte-titres en Belgique (et donc pas un compte à l’étranger avec les déclarations que ça implique), j’ai une cotation journalière (et pas hebdomadaire), j’arrive à comprendre comment on fixe le cours, je suis certain que mon ordre va passer, je ne suis pas obligé de faire toute une procédure uniquement numérique pour ouvrir mon compte (et ça ne prend pas deux semaines) et je pourrais utiliser mon compte-titres pour acheter d’autres titres ! Bref, tout ce que Captin ne propose pas ! En plus, j’ai appris que si on n’est pas résident d’un des 5 pays où se trouve Triodos, on ne peut pas acheter de certificats ! 5 pays ! Et ça se veut une banque internationale ? De qui se moque-t-on ? NON, non, et non, ce MTF n’est pas la meilleure solution pour les porteurs de certificats ! Je comprends mieux pourquoi la banque n’a jamais expliqué pourquoi Captin était soi-disant la meilleure chose pour nous.

Est-ce que vous avez vu le nombre de titres échangés depuis juillet ? C’est ridicule ! 0,15 %. Comment voulez-vous que le cours représente la vraie valeur de la banque ? Aujourd’hui, on est à quasi 75 % de décote par rapport à la valeur comptable ! C’est parfaitement idiot. Peut-on imaginer que ce cours soit le reflet d’une réalité économique ? La banque est-elle en faillite ? Non ! Ses comptes sont-ils plombés ? Non ! Ses affaires marchent-elles moins bien ? Non plus ! On verra avec la publication des résultats semestriels fin août, mais ça ne devrait rien changer.

Du coup, il y a quand même quelque chose qui cloche ici : où sont tous les vendeurs qu’on nous avait annoncés depuis Matusalem ? N’oublions pas que c’est la raison principale qui a fait arriver Captin sur la carte. Pourquoi ? Je me demande si le choix forcé de Captin n’a pas pour but d’offrir la banque au rachat par un plus gros poisson ? En tout cas, on voudrait le faire qu’on ne s’y prendrait pas autrement. L’association RED Triodos aux Pays-Bas le dit.

Cette association rappelle aussi que mi-2020, la banque a demandé et reçu l’autorisation pour permettre aux vendeurs institutionnels de vendre jusqu’ à 1 million d’€ par semaine en utilisant le buffer. Or, jusque-là, le buffer était réservé aux petits porteurs privés. Pourquoi est-ce qu’elle a fait ça ? Pour rassurer les institutionnels de pouvoir vendre s’il y avait un problème ? Si oui, ça s’est fait au détriment des particuliers ? Est-ce bien normal ? Quand j’ai acheté mes certificats, je me souviens qu’on m’avait dit que les institutionnels ne pouvaient pas venir sur le marché des particuliers et que la réserve mise par Triodos pour racheter et vendre les certificats était suffisante. Je compte interpeller Maître Arnauts à ce sujet.

Au niveau des institutionnels, je ne m’étonne pas de ne pas voir arriver de chevalier blanc acheter des certificats pour améliorer le cours. Pouvez-vous vraiment imaginer qu’un institutionnel quelconque (mais avec un poids économique qui peut être important) va s’amuser à ouvrir un compte chez Captin avec toutes les difficultés que ça comporte (j’en ai citée quelques unes avant). Tout ça juste pour soutenir un projet durable ? Admettons, si vous êtes franchement ouvert. Mais le feriez-vous sans contrepartie ?

Bref, Captin = pas top. Alors, pourquoi ce choix ? Je pense que deux éléments ont pesé dans la balance : la banque voulait garder le contrôle et elle a fait des économies.

Le système du MTF étant tellement compliqué, la banque peut se vanter d’avoir remis une cotation en place, sans dire que ces contraintes sont aussi le meilleur garant de son indépendance. Quoi de mieux en effet pour conserver le contrôle que quelques transactions épisodiques ou les gros volumes seront d’office sur la touche ? D’ailleurs, à la dernière AG, la banque a soi-disant donné plus de contrôle aux actionnaires. Mais en même temps, elle a gardé le droit de bloquer toute décision qui irait à l’encontre de ses intérêts.

Aussi, pour la banque, une gestion chez Captin, ça doit coûter moins cher que chez Euronext. Je suppose qu’un prix moins cher a dû jouer en faveur d’une Captin qui propose un système qui n’est pas adapté à la cotation d’un titre d’une banque de taille moyenne. N’oublions pas que Triodos, c’est la moitié du chiffre d’affaire de Captin. C’est Captin qui l’a dit. On nous dit déjà qu’on va analyser si des choses doivent être améliorées. Qu’est-ce que ça va changer, une emplâtre sur une jambe de bois ? Quand ça ne va pas, ça ne va pas. Triodos, une banque de taille M, s’est achetée un slip de taille S, en promo, mais qui serre et ne la rend pas plus belle, bien au contraire. Le prix ne justifie pas tout. Ce qu’on achète à bon marché se paie un jour ou l’autre. Et finalement, ça coûte plus cher.

Il y a juste une chose que j’aimerais savoir dans ce choix de Captin : est-ce que c’est la banque a dû prendre un package tout fait proposé par Captin, ou c’est elle qui a dit a Captin : mettez-moi ça et ça, et faite le système de cotation comme je le veux. Ce n’est pas la même chose.

En attendant, la banque nous a bassiné pendant trois ans que son souci était de rétablir le commerce des certificats. En oubliant au passage de dire que cela se ferait à n’importe quel prix et le cours lui donne malheureusement raison. Mais surtout, elle a promis que chacun pourrait vendre ou acheter selon son bon plaisir. Le CEO l’a encore rappelé dans son communiqué du 6 juillet : Le fait que nous rétablissions l’option de négociation permet toutefois aux détenteurs et détentrices de certificats d’actions de décider librement de vendre ou d’acheter des certificats d’actions, ce qui est en soi une avancée significative. Pour lui, le travail est fait.

Or, en même temps, il dit : …on ne peut pas exclure que certaines enchères n’aboutissent à aucune transaction, par exemple en raison d’une offre insuffisante. Et un peu avant, toujours dans le même communiqué, on peut lire : Les transactions ne sont plus limitées par la règle des 3 pour cent de capitaux propres, ce qui améliore la négociabilité des titres. Alors, Monsieur le directeur :

1. Oui, nous pouvons décider de vendre et acheter librement, mais il faut :

- passer le cap administratif de Captin, et ce n’est pas évident pour tous le monde, loin de là !
- avoir compris comment le système d’enchères fonctionne (même chose) 
- et accepter de vendre avec une décote carabinée !

2. Oui, il n’est pas garanti qu’un ordre soit effectivement exécuté, ce qui est parfaitement contraire à ce qui a été annoncé : on n’est sûr de rien et du temps peut s’écouler avant une vente effective.

3. Non, la négociabilité des titres n’a pas été améliorée, juste dégradée et complexifiée.

Conclusion : il y a du grain à moudre. Et dans le cas présent, nous sommes quelques uns à avoir réveillé le meunier, qui ne dort pas. Je m’arrête ici. Je crois encore à la banque et à son travail, mais je suis dégoûté par des gens qui ont pris des décisions qui n’ont rien d’éthique. Et je ne suis pas le seul à le penser.

Merci d’avoir pris le temps de me lire. Et merci à ceux qui se battent pour rétablir les choses pour que ce soit juste.